Prologue d'une vie mouvementée
"Ça commence par un baiser, ça finit par un bébé." [Proverbe québécois]
Et oui, d'ici quelques jours, notre belle planète va accueillir un(e) nouvel(le) habitant(e) !
Mais permettez-moi d'abord de me présenter. Je suis Fred, nouvellement trentenaire, en couple depuis 7 1/2 ans (ah quand même...) et très épanoui dans mon travail : je bosse dans un service archéologique (autant vous dire que les vieilles pierres, ça me connaît !). A côté de ça, je réalise une étude historique sur la prise de l'île d'Aix par les Anglais en 1757 (avec un projet de restitution 3D) et enfin je suis chroniqueur littéraire sur un site spécialisé. Bref, mes journées sont bien chargées me direz-vous. C'était sans compter l'arrivée prochaine de mon premier bébé.
Quelle joie d'apprendre que l'on a, tel Victor Frankenstein, pu engendrer l'étincelle de vie, qu'un petit être grandit lentement dans le ventre de Chérie, de sentir des petits coups à peine perceptibles, d'apercevoir son fragile corps en formation à la première échographie...
Et puis quelques mois plus tard, sa taille a quadruplé tant et si bien qu'on ne voit plus grand chose sur l'écran du gynéco. Alors quand celui-ci nous dit de ne pas regarder l'écran le temps d'un instant (on ne veut pas connaître le sexe, surprise totale quoi), j'ai envie de lui rétorquer "t'inquiète pas Michel, déjà qu'on avait du mal à discerner quoi que ce soit, là c'est carrément mission impossible pour comprendre ce qu'on observe".
Les petits coups se sont tranformés en de véritables vagues dermiques (ça ferait un bon scénario de film pour Ridley Scott maintenant que j'y pense). Si bien que la peur commence à s'installer dans l'esprit du futur papa. Voyez plutôt :
Non mais c'est vrai quoi, à la fin, quelle créature a la capacité de déformer un ventre à ce point ? Et forcément, la question se pose : sera-t-il beau ? C'est étrange à quel point cette interrogation hante les futurs parents. Certes, il ne faut vraiment pas avoir de veine pour enfanter un Joseph Carey Merrick, mais la peur est bien présente (Zut, j'espère que le fait d'avoir évoqué Frankenstein ne va pas attirer le mauvais oeil).
Il a évidemment fallu s'équiper en matériel. Je ne vous raconte pas le merdier, rien que pour dénicher LA poussette. C'est vraiment un truc de dingue, la poussette. Déjà, les magasins de puériculture ressemblent plus à des concessionnaires qu'à des vendeurs d'articles pour nains. Des dizaines de poussettes alignées les unes à côté des autres, avec chacune son kit d'éléments qui permet de faire évoluer l'engin en fonction de la croissance de Junior. Ma préférée, c'était celle qui avait des phares solaires à l'avant avec un bouton de "warning" sur le guidon (véridique !). En revanche, son prix était moins attirant... Si je peux vous donner un bon conseil, lorsque vous choisirez votre poussette, ne cherchez pas à prendre la plus coûteuse ou la plus perfectionnée parce que si en apparence elles semblent toutes différentes, elles se ressemblent en vérité sur bien des points :
1/ Au risque de refaire le sketch de Florence Foresti, c'est à se demander si les ingénieurs ne sont pas des sadiques en inventant des sytèmes d'ouverture/fermeture carrément déments. Et il y a autant de systèmes différents que de poussettes. Je vous laisse imaginer mon état de santé après avoir testé quelques modèles : entre pincements de doigts pour les unes et luxations des bras tellement il faut forcer comme un âne pour en déplier d'autres que cela mérite avant tout un bon entraînement physique. Ou une prise de stéroïdes avant de vous rendre dans ce genre de magasin.
2/ Par ailleurs, nos amis les ingénieurs ont dû se donner un malin plaisir à faire en sorte que votre poussette, même pliée, n'entre que très difficilement dans le coffre de votre voiture, même si on vous soutient le contraire.
Néanmoins, nous avons fini par trouver une poussette plutôt bon rapport qualité/prix.
Il a fallu aussi préparer la chambre de Bébé. Là, ça a tout de même été plus simple pour le choix des meubles : petit lit évolutif et table à langer. Moins simple en revanche : monter les cartons des meubles chez nous. Comme nous sommes loin des amis et de la famille (nous avons quitté notre Charente-Maritime bien aimée pour des contrées normandes plus hostiles), j'ai dû m'en charger seul (pas question que Chérie supporte de lourdes charges). Problème : on habite un appartement au 3ème étage sans ascenseur. 44 marches à grimper avec des cartons qui pèsent des tonnes. Parce que les meubles en question proviennent d'une grande enseigne qui propose de belles choses, mais les colis ne sont pas Njut! du tout à trimballer. Quand je vous dis qu'il faut becqueter des anabolisants quand on est futur parent, je ne plaisante pas ! Mais grâce à ma progéniture, je suis devenu le roi de la visseuse.
Aujourd'hui, tout est prêt pour sa venue ; et celle-ci semble se manifester un peu plus tôt que prévu. Rester vigilant durant les jours à venir. Prochaine mission : devenir un Super Papa !